Les incontournables du MNBAQ
Voici quelques œuvres à ne pas manquer qui sont, pour plusieurs, exposées dans les salles du Musée consacrées à ses collections ou qui le seront prochainement. Des œuvres qui figurent parmi les classiques de l’histoire de l’art du Québec… ou qui sont en voie de le devenir!
Mise en scène mécanisée d'objets du quotidien marquée par le mouvement, le son et la lumière, cette installation propose un espace de rêverie invitant à la réflexion sur la précarité du monde, un lieu de vertiges où les paradoxes règnent.
Trombe suggère une matière en fusion qui s’élève du sol. Elle incarne le mouvement d’une fluidité qui se joue de la gravité et des propriétés du métal. En somme, elle incarne une immatérialité dont l’illusion fascine le visiteur.
Immense cartographie de l’appartement dans lequel l’artiste vivait au moment de la prise de vue, cette œuvre renverse les modes de perception habituels de l’espace, de la vie quotidienne, et exploite la photographie de manière inédite et spectaculaire.
Capsule de temps, cet environnement évoque le château de Versailles, haut lieu symbolique du pouvoir souverain avec son décor et son lustre. En musique, la Marche nuptiale, un extrait des Noces de Figaro de Mozart, accompagne ce monde clos et harmonieux.
Environnement enveloppant, monde virtuel, cette œuvre accueille le visiteur dans un écrin empli d’une grille tridimensionnelle de fils translucides qui accentuent la perception de l’espace et déstabilisent les sens, pendant qu’une voix égrène le temps.
Ce tableau monumental traite de l’un des moments clés des insurrections de 1837-1838 et illustre, de ce fait, l’un des événements les plus significatifs de l’histoire politique du Québec. Au centre, à droite, on reconnaît Louis-Joseph Papineau, orateur à la Chambre d’assemblée du Bas-Canada et chef du Parti patriote.
Ce magnifique portrait est la quintessence du raffinement dans l’art ancien du Québec : aucune autre représentation d’intérieur québécois du 18e siècle n’est plus élaborée et ne montre avec autant d’éloquence l’art de vivre d’une famille bourgeoise de l’époque.
Ce superbe portrait fait pendant à celui de l’époux de madame De Bonne. Berczy les a exécutés à La Canardière, la propriété de campagne du juge située à Beauport.
En 1858, Bourassa trace le portrait de son célèbre beau-père, politicien retraité alors âgé de 72 ans. En représentant Papineau comme une figure monumentale, l’artiste perçoit que l’homme passera à l’histoire et que son portrait marquera la postérité.
Ce bas-relief de Jean-Baptiste Côté ornait l'entrée de sa boutique située dans le quartier Saint-Roch, le quartier de la construction navale. Unique au Québec, cette enseigne s’avère d’ailleurs un intéressant cas de recyclage d'un décor sculpté de poupe de navire.
Eugène Hamel rapporte de son premier séjour de perfectionnement en Europe (1867-1870) de nombreux travaux d'études, autant des copies que des créations originales. Parmi ces dernières, on compte le portrait signé à Rome de Giovannina Ciociarde, aussi appelée la Contadina ou la paysanne romaine. L'artiste le présente à l'Exposition provinciale de Québec de 1871, où il remporte d'ailleurs une médaille et trois prix.
Ces quatre sœurs espiègles sont les filles d’Abraham Hamel, riche commerçant et frère du peintre. Hamel semble avoir capté ce moment sur le vif, telle une photographie. Ce tableau constitue non seulement l'un des portraits de groupe les plus novateurs de l’artiste, mais également l'un des portraits d'enfants les plus achevés du 19e siècle.
Cette photographie est extraite d’un album qui présente 70 prises de vue tirées entre 1865 et 1875. Il comporte nombre de classiques du célèbre photographe montréalais Alexander Henderson. L’album est organisé selon une séquence bien ordonnée, allant de Montréal aux chutes du Niagara, en passant par la Capitale-Nationale, la Mauricie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent et l’Outaouais. Il compte parmi les pièces maîtresses, voire les chefs-d’œuvre, de la collection de photographies anciennes, grâce à sa rareté et à sa qualité remarquable.
Ces anges sculptés ornaient à l’origine le maître-autel de la chapelle de la Congrégation des hommes de la Basse-Ville de Québec réalisé en 1884.
Au retour de son séjour de perfectionnement à New York, en 1870, Louis Jobin façonne nombre de figures d'Amérindiens qui servent d’enseignes aux débits de tabac et qui sont très en vogue en Amérique du Nord.
Du promontoire de la pointe de Lévy (aujourd'hui Lévis), Krieghoff peint la ville de Québec avec une grande rigueur topographique. L’artiste reproduit la ville, ses habitations, le cap Diamant sur lequel s’imposent les murs de la citadelle et l’activité portuaire représentée par les nombreux navires qui confluent vers la capitale.
Acquis par la paroisse de Baie-du-Febvre en 1817, ce tableau est arrivé à Québec par l’intermédiaire de l’abbé Philippe-Jean-Louis Desjardins la même année, avec plusieurs dizaines de tableaux saisis pendant la Révolution française.
Pièce majeure du retable de l’Ange-Gardien, cette sculpture représente l’archange Michel qui a précipité Satan en enfer.
Le thème de la lecture a grandement inspiré Leduc durant cette période. Pour La Liseuse, l'artiste a utilisé comme modèle sa jeune sœur.
Réalisée en plein air, cette œuvre illustre les techniques de l’École impressionniste. L’artiste crée des effets d’ombre et de lumière par l’application audacieuse de couleurs en larges touches. L’œuvre combine des éléments classiques et modernes.
Plamondon dépeint un jeune homme de 23 ans plein d’assurance – il est le fils d’un boulanger bien établi – et élégamment vêtu, dans un décor dépouillé.
Ce portrait de l’évêque de Kingston, en Ontario, est l’un des plus élaborés du peintre autodidacte Jean-Baptiste Roy-Audy.
Une CAPSULE (Cellule Audio-visuelle Personnelle Stimulant Uniformément [Universellement] Les Émotions), telle est l’une des descriptions données par Edmund Alleyn pour définir l’Introscaphe. Considéré comme la première œuvre multimédia au Québec, ce projet consiste en une sculpture-habitacle de forme ovoïde dans laquelle l’utilisateur est invité à prendre place pour visionner un film sonore d’une durée de quatre minutes et demie. Le document visuel prend la forme d’un journal télévisé fictif constitué d’images-chocs, fixes ou en mouvement, pour la plupart extraites de l’actualité tels la Guerre du Vietnam, les troubles liés au racisme aux États-Unis. Ces images sont entremêlées d’échos à une société de consommation apparemment insouciante quant à toutes ces dérives oppressives. Leur diffusion est sporadiquement accompagnée de vibrations physiques ou de variations de température, selon la teneur des propos, l’œuvre devenant ainsi multisensorielle. Avec cet amalgame d’effets sensoriels et psychologiques, Alleyn vise la stimulation de la conscience du spectateur par rapport à la société dans laquelle il vit.
La production de ce collectif d’artistes se distingue notamment par l’utilisation de matériaux de récupération transformés en objets, images ou lieux qui interrogent nos habitudes de vie. Par le biais d’une critique humoristique et sous le couvert de l’ironie et de la dérision, BGL nous fait prendre conscience des contradictions qui caractérisent nos modes de fonctionnement en tant que société de consommation profondément préoccupée par l’apparence. Perdu dans la nature est un ensemble éloquent de cette démarche singulière. Sur une pelouse d’un vert éclatant est garée une Mercedes décapotable attenante à une piscine hors-terre. Entièrement construit avec du bois de récupération, « l’inventaire » d’une propriété de banlieue que nous propose cette œuvre renvoie une certaine image de la conception idéale du matérialisme américain. « Nous, on refait avec des déchets les objets de consommation sur quoi les gens fondent leur bonheur, et on leur en ramène l’image grossie, déformée. »
Cette œuvre abstraite résume le séjour new-yorkais de Borduas, d’abord exilé aux États-Unis depuis 1953 et alors sur le point de s’installer à Paris, où il finira ses jours en 1960. Sa peinture a évolué rapidement au contact de l’expressionnisme abstrait. Tropique présente une surface lumineuse et sensuelle, vivement animée par la multitude de coups de spatule se déployant sur l’épaisse matière. Elle préfigure les tableaux de la production parisienne composée de taches blanches et noires qui se resserreront et se solidifieront pour créer un espace réversible.
Coq licorne s’inspire de la métamorphose, un thème chéri par les surréalistes. La corne réfère à l’animal fabuleux, pur et virginal des légendes médiévales. Ce motif justifie à lui seul le second terme du titre. Le peintre transforme le coq, image symbolique de la France qu’il chérit, en une flamboyante créature unicorne qui tient de la charge féroce. L’éperon est planté à la racine de la crête, vacillante comme une flamme sur la tête du monstre. « Monté sur ses ergots » avec son grand bec ouvert sur des dents pointues, le Coq licorne avance sur des pattes munies de griffes menaçantes.
Œuvre phare de l’abstraction géométrique canadienne, L’Alpiniste fait table rase du monde de la représentation et de ses moyens pour exprimer un ordre nouveau, bousculant les habitudes visuelles et mentales. La vitalité des couleurs et l’empilement ordonné des polygones participent au puissant effet de verticalité ascendante qui anime la composition.
Riopelle entreprend la réalisation de cette immense composition à son atelier de l’Île-aux-Oies en novembre 1992, après avoir appris le décès, à Paris, de son ancienne compagne, la peintre américaine Joan Mitchell (1926-1992).