Collection du Musée national des beaux-arts du Québec
Napoléon Bourassa
Architecte, peintre, sculpteur et écrivain, Napoléon Bourassa (1827-1916) a joué un rôle de premier plan dans la vie culturelle de son époque. Membre d'une famille qui a marqué l'hsitoire politique et intellectuelle du Québec - son beau-père est le célèbre patriote Louis-Joseph Papineau et son fils, Henri Bourassa, le fondateur du Devoir -, Napoléon Bourassa est sans contredite l'un des artistes québécois les plus importants de la seconde moitié du 19e siècle. Les collections du MNBAQ compte 391 oeuvres de l'artiste (ou attribué à). Voici un aperçu.
Cette composition puise son inspiration dans des œuvres phares étudiées par Bourassa lors de sa formation en Europe en 1855. L’idée d’un panthéon d’hommes illustres d’époques diverses lui est notamment suggérée par L’École d’Athènes de Raphaël, au Vatican, et par L’Apothéose d’Homère d’Ingres, exposée à Paris. Cette première étude trace déjà l’ordonnance générale de la composition. Entre 1905 et 1912, Bourassa ajoutera, à droite et en bas, quelques figures d’Amérique, dont une frise d’hommes politiques de l’histoire récente du Canada.
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Ce fascinant tableautin nous montre Adine et Henri Bourassa, au début de leur adolescence, représentés dans un plan très rapproché. Ce double portrait relève d’une approche intimiste, inédite pour l’époque. Suivant les traces de son grand-père Papineau, Henri (1868-1952) fera carrière en politique tout en fondant en 1910 le journal Le Devoir.
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Bourassa brosse en 1858 le portrait de son célèbre beau-père, politicien retraité alors âgé de 72 ans. Papineau (1786-1871), saisi en pleine réflexion dans son refuge de Montebello, domine la composition et semble irradier d’une lumière surnaturelle. Avec ce tableau très puissant, alors sans égal au Québec, le peintre inaugure une nouvelle approche dans la façon de situer un sujet dans un cadre naturel réaliste. Il livre là, sans conteste, l’un des sommets dans l’art du portrait canadien.
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Fille aînée de l’artiste, Augustine Bourassa (1858-1941) suivra les traces de son père en s’initiant au dessin durant l’adolescence. Lors de son premier séjour en Europe, entre 1884 et 1887, elle prendra quelques leçons auprès d’un maître à Rome. Charmée par l’Italie, elle s’établira entre 1897 et 1912 dans sa seconde patrie, étudiant l’histoire de l’art et s’adonnant au dessin.
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Bourassa exécute un deuxième portrait de son épouse Azélie (1834-1869) et celui de sa belle-sœur, Ézilda Papineau (1828-1894). Ces deux portraits ont en commun la sobriété de la mise en scène, allant ainsi tout droit à la physionomie et à la psychologie des modèles. À la suite du décès prématuré d’Azélie, Ézilda prendra soin des cinq enfants de l’artiste.
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Au sortir de son apprentissage, Bourassa signe ses tout premiers portraits, soit ceux de son père, François Bourassa (1785-1869), et de sa mère, Geneviève Patenaude (1789-1872). Malgré leur présentation somme toute conventionnelle, les tableaux rendent compte de la forte personnalité des modèles, des gens simples, mais fiers. Ces premiers essais, sobres et directs, ne sont pas sans rappeler certains portraits de jeunesse de Théophile Hamel.
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Présentée à l’exposition de l’Art Association of Montreal en 1865, cette scène pathétique teintée de réalisme social met l’accent sur la pauvreté familiale. Fort à la mode à l’époque victorienne, la peinture de la réalité quotidienne attire l’attention sur les épreuves de l’existence, tout en invitant le spectateur à la méditation. Conscient des problèmes de la classe ouvrière, Bourassa semble ici dénoncer les conséquences néfastes de l’industrialisation et de l’urbanisation accélérées de la société québécoise.
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Véritable synthèse de sa pensée, La Peinture mystique est l’un des tableaux les plus complexes et les plus achevés de Bourassa. La figure allégorique tient dans sa main une palette ornée d’un portrait de Fra Angelico. Sur le cadre décoratif sculpté par l’artiste, chacun des listels porte le nom d’un grand maître spiritualiste associé, comme Fra Angelico, à la peinture mystique de la pré-Renaissance italienne.
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Les Petits Pêcheurs, un sujet romantique très prisé aux États-Unis, relève à la fois de la scène de genre et du paysage. La composition est traversée d’une forte diagonale créée par les têtes des trois enfants. Le sujet à forte saveur locale avait tout pour plaire au public canadien, surtout anglophone, de l’exposition de l’Art Association de 1865.
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Le sujet très sentimental de cette scène de genre s’inscrit dans la lignée de la peinture américaine de l’époque illustrant les mille et un petits métiers exercés dans les rues des grandes villes par des orphelins et autres enfants défavorisés. Il n’est donc pas étonnant que le tableau ait été présenté à la Boston Art Club Exhibition, à une date indéterminée.
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Ce petit tableau constitue l’un des très rares et précieux témoignages visuels du premier séjour d’études de Bourassa en Europe, entre 1852 et 1855. Offert par le peintre à la famille Cherrier-Monk, le paysage a en effet échappé à l’incendie de son atelier de Montebello, en 1860. Cette vue alpestre pourrait correspondre à la Vénétie, à la Lombardie ou encore à la Suisse, les dernières régions visitées par l’artiste avant son retour au Canada.